Les Récits de Naissance de Mikki-Michelle

Les Récits de Naissance de Mikki-Michelle – Du premier au deuxième enfant 

HISTOIRES DE PARENTS



"Et puis, tout à coup... « LA TÊTE ! LA TÊTE ! » J’ai crié. Un « plop »... elle était là." 


Deux accouchements, deux voyages complètement différents : Mikki-Michelle nous plonge dans l’intensité brute et bouleversante de la naissance de ses filles, Loá-Loé et Sumi-Sumé. Deux arrivées inoubliables, chacune à sa manière. 


L’arrivée de Loá-Loé 

Le jeudi 27 octobre 2022, Saam et moi avons décidé de sortir pour un dessert. À ce stade de ma grossesse, marcher était devenu une mission (bonjour, la démarche de canard !), donc on est restés près de chez nous. On s’est installés dans un petit resto italien à Amsterdam, nommé Ceppi’s, entourés de jeunes prêts à profiter de leur soirée. On parlait de tout, du bébé, de nos projets, de notre nouvelle vie au Mexique… 


Après le dessert, on est rentrés, et c’est là que j’ai senti les toutes premières crampes. Rien d’alarmant, juste des sensations de fin de grossesse. Mais à 2h30 du matin, une contraction bien plus intense m’a réveillée. "Ah, donc c’est ça, quand on dit que ça commence à travailler..." Elles n’étaient pas insupportables, mais assez fortes pour me forcer à respirer profondément. Curieusement, le seul endroit où je me sentais bien, c’était... les toilettes.

 À 6h, Saam a appelé notre sage-femme, Daniela. Elle nous a dit de continuer notre journée normalement et qu’elle vérifierait plus tard. J’ai tenté de me distraire (j’ai même pensé à faire un gâteau !) mais impossible.


À 14h, quand Daniela m’a rappelée pour prendre des nouvelles, j’ai fondu en larmes. Les contractions n’étaient pas régulières, mais déjà si intenses... "Si j’ai déjà aussi mal maintenant, comment je vais faire après ?" Daniela a entendu mon désespoir et m’a dit : "J’entends des larmes... je vais venir pour le thé." Juste savoir qu’elle venait m’a apaisée. Quand elle est arrivée à 16h, elle a confirmé ce que je savais déjà au fond de moi : le travail n’avait pas encore vraiment commencé. Elle nous a laissé des huiles : musc pour stimuler les contractions, jasmin pour m’aider à lâcher prise. Elle a suggéré qu’on aille dans la chambre, là où tout était prêt pour l’accouchement. 

Dès 17h, tout s’est accéléré. Mon corps savait quoi faire, je le suivais. Du lit au bain, puis au lit à nouveau. L’eau chaude me faisait du bien, mais n’apaisait pas les contractions. La douche non plus. Les vagues étaient dans mon dos, mes jambes, mon ventre. Je grognais, bougeais, respirais. Mon instinct primitif avait pris le relais. Et puis, j’ai atteint mon point de rupture. J’ai regardé Saam dans les yeux et sangloté : "Je n’y arrive plus. Arrêtez tout. Je n’y arrive plus." Il a su que c’était le moment. 

Il a appelé Daniela, préparé la piscine de naissance, tamisé les lumières, allumé des bougies, mis de la musique. Quand Daniela est revenue, elle m’a encouragée à retourner dans le bain. Cette fois, c’était exactement ce dont j’avais besoin. Je flottais entre les contractions, dans un état second. Et puis, j’ai perdu les eaux. 

Tout s’est enchaîné. La pression, l’intensité, l’envie irrépressible de pousser. Aucun examen, aucune intervention—juste une confiance absolue en mon corps. Chaque contraction me rapprochait d’elle. Je l’ai sentie descendre. J’ai rugi comme une guerrière, totalement abandonnée au moment.  


Et tout à coup… "LA TÊTE ! LA TÊTE !" J’ai crié. Un "plop", et elle était là, sa petite tête entre mes jambes. Encore quelques contractions, et je l’ai attrapée, l’ai posée contre moi. De la pure magie. Pile à 40 semaines, elle était là : notre Loá-Loé. 24 heures de travail, brutes, puissantes, inoubliables. 

Et à mes côtés, mon roc, mon amour, mon tout—Saam. Et Daniela, ma lumière, qui m’a laissée accoucher à mon rythme, en totale confiance. Je n’aurais pas pu le faire sans eux. 


L’arrivée de Sumi-Sumé 

Et puis, il y a eu Sumi. Une naissance complètement différente—plus rapide, rythmée, ancrée



Le 13 octobre, vers 19h, les contractions ont commencé. Saam mettait Lo au lit pendant que je rangeais la cuisine. J’avais pris l’habitude de tout nettoyer le soir, au cas où… et cette fois, c’était la bonne. 

À 20h30, l’intensité augmentait, mais je respirais encore bien à travers. Quand Saam est revenu, je lui ai dit : "Je crois que ça commence." L’excitation et l’adrénaline étaient là. "On remplit la piscine ? On appelle la sage-femme ?" Saam m’a suggéré d’essayer de me reposer d’abord. J’ai caressé mon ventre, murmuré à Sumi… mais impossible de dormir. À 21h, j’ai dit à Saam : "Appelle tout le monde. Ça se passe maintenant." Mes beaux-parents sont venus garder Lo. À 22h, ma sage-femme, Caroline, est arrivée. J’étais sur mon ballon de naissance, à côté de la piscine qui se remplissait doucement. J’aime accoucher en autonomie, sans trop de paroles ni de contacts.  Caroline l’a respecté.


Dans l’eau, je ne pouvais pas rester immobile. Je me balançais, m’accrochais à Saam. Puis, la pression a changé. "Je peux pousser ?" "Si tu en ressens l’envie, vas-y." Mon corps a pris le relais. Mais cette fois, c’était différent—douloureux, comme si elle ne passait pas. J’avais des crampes dans les jambes, aucune position ne me soulageait. "Ça ne passe pas ! Ça fait trop mal !" J’ai crié. Je la sentais descendre, puis remonter. Encore et encore. La douleur était écrasante. Puis, soudain, j’ai su que je devais la faire sortir. En 20 minutes, elle était là. Mon bébé, ma Sumi-Sumé. 

Je suis sortie de l’eau, épuisée. Mais avant même de pouvoir reprendre mon souffle, le visage de Caroline a changé. "Mik, quelque chose ne va pas..." Et là, le temps s’est arrêté. Un mot : rupture. 

Tout s’est emballé. Coup de fil à l’hôpital. Ambulance. Préparer Sumi. 20 minutes plus tard, j’étais à l’arrière de cette ambulance, seule. Pas de place pour un siège bébé, pas de place pour Saam. Juste moi, face à l’inconnu. 


Pas de place pour un siège bébé, pas de place pour Saam. Juste moi, face à l’inconnu. Puis enfin, Saam, Sumi et Caroline à l’entrée de l’hôpital. Je respirais à nouveau. Peu après, j’étais en salle d’opération. Mon gynécologue m’a rassurée : "Tout ira bien." 

Et il avait raison. 

Je tenais Sumi sur ma poitrine, laissant tout se déposer. En y repensant, cette rupture n’était pas un échec, mais un cadeau. Mon corps a fait de la place pour elle, il l’a aidée à naître en toute sécurité. 

Mon corps ne m’a pas trahie. Il nous a sauvées. 

C’était brut. C’était intense. C’était guérissant. Et j’ai la plus belle fille du monde pour me le rappeler. ❤️ 

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📸 @lifestory_by_lesley